Théorèmes fondamentaux de l'analyse
Introduction
Nous voici arrivés aux deux théorèmes fondamentaux de l'analyse, qui vont enfin nous permettre de répondre à l'une des motivations de départ, à savoir comment calculer une surface compliquée.
Ces théorèmes font le lien entre primitive et intégrale. Nous avons vu ce qu'est une intégrale mais qu'est ce qu'une primitive? C'est simple. On dit que la fonction est une primitive de la fonction si la dérivée de est . Le calcul intégrale se réduit donc à une calcul de primitive, en effet, le deuxième théorème fondamental de l'analyse nous dit que:
On voit que si l'on connaît le calcul est incroyablement simple !
Essayons d'en avoir une intuition «physique». Supposons un point se déplaçant sur une ligne droite, sa vitesse est la dérivée de la position par rapport au temps:
Les notations et sont équivalentes. La deuxième, dite notation de Leibniz, peut se comprendre de manière intuitive. En effet, à partir de la vitesse moyenne:
on obtient la vitesse instantané en passant à la limite (on obtient donc la dérivée de ), pour montrer cela on remplacer par :
Et mathématiquement, on a tout à fait le droit de réécrire notre équation comme ceci:
N'oublions pas que n'est rien d'autre que lorsque l'on prend la limite. est donc une «distance infinitésimale». Pour connaître la distance totale parcourue par le mobile, on additionne donc une infinité de «distance infinitésimale». C'est à dire, par l'équation précédente, sommer des termes infinitésimaux comme . Pour le noter, on reprend le concept de limite:
On retombe sur la définition de l'intégrale de Riemann ! On note alors:
On voit sur cette dernière équation qu'intégrer revient à «retomber» sur une primitive. On va maintenant énoncer cela de façon rigoureuse.
Premier théorème fondamental de l'analyse
Énoncé
Considérons une fonction continue sur l'intervalle . Alors, la fonction est dérivable sur et est telle que:
pour tout appartenant à .
Démonstration
Prenons deux points dans , et . On peut écrire:
On a vu l'additivité de l'intégrale, que l'on peut écrire de la manière suivante:
On peux donc écrire:
L'équation de départ peux donc se réécrire:
On utilise maintenant la forme intégrale du théorème des accroissements finis, dans le cas particuliers vu précédemment:
donc:
ou encore:
En prenant la limite quand tend vers zéro, le membre de droite devient la dérivée de :
Pour calculer cette limite, on utilise le théorème du sandwich. On sait que et que et , le théorème nous dit donc que:
Où est une fonction qui donne une valeur possible de en fonction de . Faire tendre vers zéro revient donc à faire tendre vers , c'est à dire:
étant continue en , on peut conclure:
Deuxième théorème fondamental de l'analyse
Énoncé
Soit une fonction définie sur ayant une primitive sur , c'est à dire que pour tout :
Si est une fonction intégrable sur , alors:
Démonstration
Rappelons tout d'abord la définition de l'intégrale de Riemann:
Où on définit comme la largeur du plus grand rectangle:
Rappelons encore que l'on découpe l'intervalle de telle sorte que:
donc:
Rajoutant des termes s'annulant deux à deux (des termes comme ):
On peux alors regrouper différemment les termes:
C'est à dire:
Le théorème des accroissements finis nous dit qu'il existe un certain tel que , c'est à dire que:
On peut aussi l'appliquer sur chaque intervalle :
L'équation vue un peu plus haut devient en remplaçant:
Mais par hypothèse, , et utilisant la définition de :
On reconnaît bien là une somme de Riemann, il suffit donc de prendre la limite pour conclure la démonstration: